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Nobody expects the Spanish inquisition

Nobody expects the Spanish inquisition
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Nobody expects the Spanish inquisition
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5 mars 2021

Define relationship

On parle beaucoup de famille recomposée. Et si on abordait le sujet du couple recomposé ?

Le schéma dans lequel je suis actuellement est partagé par de plus en plus de personnes. J’ai déjà des enfants, je n’en veux plus. Lui aussi. Les enfants commencent à être grands, à prendre leur indépendance, et ces enfants sont en garde alternée avec une autre famille.

Un couple, en fait, c’est quoi ? Si on interroge le sens commun, celui qui sait toujours mieux que tout le monde, et surtout mieux que toi, un couple c’est deux personnes qui vivent ensemble avec leurs enfants.

Je veux dire, rien que le début on est mal barrés : nous n’avons pas d’enfants ensemble et aucun projet d’en avoir. Faire une grande maison du bonheur tous ensemble ? La belle idée de film. Mes enfants sont habitués à avoir chacun leur chambre, les siens aussi, et donc, je la trouve où la belle maison qui va avoir les 6 chambres nécessaires au bonheur de tout le monde ? Sans parler du fait que les enfants de l’autre partie ne reconnaitront peut-être pas l’autorité du parent rajouté. Les enfants n’ont pas choisi le nouveau conjoint, et quelque part, je n’ai pas envie de leur faire porter la charge d’une décision que j’ai prise sans eux. Enfin, la localisation de cette hypothétique maison. On habite à une heure de route. Il faut jouer avec les ex conjoints, et il y a une frontière linguistique à passer. Non, décidemment, je crois que la question de la maison est réglée avant même de réfléchir plus de 5 minutes. On n’habitera jamais ensemble.

Indépendamment des enfants, cela fait un certain nombre d’années que je suis célibataire, et lui aussi. L’indépendance, une fois qu’on y a gouté, c’est assez difficile de s’en passer. J’ai mes habitudes, mon cercles d’amis, mes cartes, mes moments de solitude, mon vélo. Il a ses habitudes, ses amis à lui, ses sorties au pub, son sport à la télé, ses moments de solitude aussi. Pourquoi faudrait-il que nous partagions TOUT ceci ? J’ai besoin de moments toute seule, à moi, rien qu’à moi. Et cela ne nous empêche en rien de faire des sorties ensemble, bien au contraire.

Je crois qu’il ne me trouve pas chiante pour l’unique raison que je n’ai aucun motif de l’être. Puisque nous n’habitons pas ensemble, je ne peux pas criser pour une vaisselle pas faite ou du linge non plié : il n’y a personne d’autre que moi à blâmer. Autant je me trouve extrêmement à l’aise chez lui, et lui chez moi, autant il n’est pas évident que si cela se transformait en « chez nous » nous arrivions à conserver cette attitude. Son bazar ne me dérange pas une seconde : ce n’est pas chez moi. Il m’irriterait peut-être si c’était chez moi aussi. Je ne veux pas de ça. Comme je ne veux pas l’irriter non plus avec mes idées farfelues. L'avantage de tout ceci est que nous nous sentons en vacances, libérés de toute responsablité, quand nous sommes chez l'autre.

En fait, ce que je ne veux pas, c’est un quotidien. Je suis d’accord pour une routine réconfortante, genre qu’il vienne tous les mercredis soirs, mais je ne veux pas de lui tous les jours. Nous sommes suffisamment grands pour crier à l’aide si on en a besoin, et pour laisser passer un jour si on a besoin d’espace. Je veux continuer à me faire belle pour lui. Je veux qu’on continue à se sauter dessus après une semaine d’éloignement. Je veux qu’il vienne chez moi en invité, avec des fleurs, même s’il a la clé.

C’est quoi un couple ? C’est ce que deux personnes décident d’en faire. Les objectifs sont propres à chacun, et je crois bien qu’avec mon irlandais, j’ai trouvé un équilibre parfait.

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27 août 2020

Notre première micro-aventure à vélo

Par Maritxu

 

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 Depuis le covid et le confinement, le vélo avait pris de plus en plus d’importance dans ma vie. Comme nos vacances d’été avec les enfants ont été tout à fait chamboulées, j’ai eu envie de mettre à exécution le projet de micro-aventure que je mitonne depuis quelques temps… Capucine est devenue de plus en plus endurante et autonome, je pense qu’il est possible de tenter l’expérience.

La semaine précédente, je vérifie compulsivement la météo : le seul mot qu’elle semble connaitre en ce moment, c’est « variable ». J’en discute avec les enfants. On se dit tant pis, s’il pleut on sera mouillés, et c’est tout. Leur accord était nécessaire : s’ils ne roulent pas, s’ils se plaignent, s’ils n’ont pas vraiment envie d’être là, ce n’est plus une aventure, c’est une corvée.

Avec leur aval, donc, je réserve l’hôtel 4 étoiles avec piscine qui me fait de l’œil depuis le début. On ne va pas se mentir, une piscine à l’arrivée, rien de tel pour motiver des troupes ! Petite frayeur cependant : les deux sites internet que je consulte indiquent l’hôtel plein. Sans désespérer, j’appelle directement : j’ai même le choix de la chambre… les auspices sont avec nous ! Je réserve également le restaurant juste en face, histoire de n’emporter que le strict minimum.

La veille, j’établis la check-list de la totalité de nos bagages. Tout rentre dans mes deux fontes, c’est parfait, nous n’aurons même pas besoin de sac à dos. Mais. Mais je sens bien, dans les questions des enfants, qu’ils veulent participer eux aussi. Les deux. Ils m’ont répété tellement de fois qu’ils peuvent porter, qu’ils veulent porter, que je m’invente un besoin : Arthur portera les biscuits, et Capucine, son doudou. (La suite me dira que j’ai eu raison : il faut toujours écouter ses enfants)

C’est un matin de samedi un peu nuageux que nous décollons de la maison. Je n’ai pas fait 20m dans la rue que je bondis : mes clés !! Elles sont restées sur la serrure, à l’extérieur… Heureusement que je m’en suis rendue compte… Cette mésaventure aura eu le mérite de m’ôter la boule dans le ventre qui m’indique que j’ai oublié un truc : ça y est, j’ai déjà réparé le truc en question, maintenant j’ai l’esprit libre, on peut y aller !

Le deal est clair : avec Arthur on se cale sur le rythme de Capucine. Elle a promis de ne pas se plaindre, mais il faut lui rendre qu’elle est la plus jeune, avec le plus petit vélo. J’ai quantités d’eau, la blinde de biscuits, on va s’en sortir. On s’arrête un petit peu toutes les demi-heures environ, jamais longtemps : c’est comme si on avait des fourmis dans les jambes. On veut vivre notre aventure ! Quand on s’arrête dans des plaines de jeux qui bordent notre piste cyclable, les enfants en profitent pour faire du sport… On nage en plein surréalisme !

Seuls 5 km de notre périple sont sur la route. J’appréhendais un peu : pour l’avoir déjà empruntée, cette route est très passante, avec une montée plutôt longue et difficile. He bien, peut-être que l’anticipation a joué, peut-être que j’ai fait des progrès, mais malgré mes fontes chargées à bloc, cette côte si redoutée est avalée par nous trois sans un froissement de sourcil.

C’est assez fiers de nous que nous réintégrons une piste cyclable en site propre que nous ne quitterons théoriquement plus jusqu’au lendemain. A partir d’ici, nous attaquons une très longue montée en faux plat. Oui, elle est facile, mais sur 15 km, c’est long.

Après une énième queue de poisson de son frère – décidément cet enfant doit apprendre à contrôler ce qui se passe derrière avant de changer de direction – Capucine craque un peu et pleurniche. On arrête tout, et on lui laisse le temps de retrouver ses esprits. On sort Doudou-Lapin du sac. Elle inverse le sens de son sac à dos, se le met sur le ventre, et laisse dépasser la tête de sa peluche, qui lui arrive alors juste sous le menton. Elle se sent plus rassurée comme ça, et l’ambiance s’améliore considérablement. On fait les andouilles pour la faire rire, ça marche, elle a décidé de passer outre sa rancune, c’est gagné !

Midi approche, on cherche une zone sympa pour sortir le pique-nique. On ne trouve pas. Franchement, on a faim, Puce a besoin d’une grande pause, tant pis, on s’arrête au bord du chemin, à l’ombre, par terre. C’était bien. Simple et joyeux.

On reprend la route rassérénés et rassasiés. On arrive dans la région de Maredsous-Maredret, le Ravel est de plus en plus joli. Certains tronçons sont très encaissés, entre deux falaises, des ponts nous passent dessus, je m’éclate à prendre des photos. Et surtout, surtout, la pente s’est inversée, maintenant et jusqu’à l’hôtel ce sera un faux plat descendant. On s’en donne à cœur joie, c’est tellement plus facile !

D’une journée géocaching avec ma copine Julie, datant de l’époque de nos poussettes, je me rappelle que dans une des falaises il y a un tunnel que les enfants peuvent emprunter. Coup de bol, je le retrouve et mes moutards font un peu de spéléo, c’est extra, ils sont ravis.

Quelques coup de pédales plus loin, on passe dans un vrai tunnel éclairé, relativement long : je suis aux anges, j’adore positivement ! En sortant, on découvre qu’Arthur est déjà venu ici avec l’école : c’est la draisine de la Molignée. On longe donc les rails, avec beaucoup plus de monde que sur le reste du trajet : le lieu est touristique.

Quand on a mis du champ avec le pôle d’attraction, Capucine roule devant (on aura même fait une pointe à 45km/h dans ces tronçons !) pendant qu’Arthur est à mes côtés. Je le vois dévier du coin de l’œil vers les rails et je ne comprends pas pourquoi il ne corrige pas. En fait, il accentue tellement le mouvement qu’il percute le rail presque de face, effectue un vol plané des plus impressionnants et retombe dans un ordre dispersé de l’autre côté du deuxième rail. J’ai hurlé de terreur en voyant ça, mais heureusement Arthur a la bonne idée de me rassurer immédiatement, alors que je ne suis même pas encore descendue de mon vélo : « C’est bon maman, j’ai mal nulle part ». Incroyable. Je l’aide à se dégager, tellement il est emberlificoté dans son vélo, mais effectivement, il n’a rien. Je remercie profondément un skateur qui venait de nous dépasser et qui a fait demi-tour en m’entendant hurler. Les gens sont vraiment gentils. Je prends 5 minutes pour recouvrer mes esprits : j’ai eu si peur ! Mais vraiment, tout va bien, il n’a rien, il n’est même pas choqué. Le vélo non plus n’a rien. On peut y aller !

Peu de temps après, on arrive à l’hôtel. Strava m’indique 57km. Belle performance ! Ce 4 étoiles n’a d’intérêt que la piscine, qui remplit bien son office. Le diner du soir est à base de moules pour les enfants et de solettes pour moi : un régal. On s’écroule comme des brutes à 21h30, tous les trois. Du coup, moi, je me réveille à 1h30 du matin, en pleine forme… Je ne réussirais à me rendormir qu’à 3h.

Petit déjeuner sans histoire, il a plu pendant la nuit mais les sacs plastiques sur les selles ont bien fonctionnés : on est secs, on y retourne !

Cette deuxième journée est beaucoup plus courte que la précédente, et sans dénivelée aucune : nous suivons la Meuse, puis la Sambre tout le long jusqu’à la maison. Encore une fois, les arrêts sont nombreux. Cette vallée de la Meuse est décidemment magnifique, et à part des travaux sur une portion de Ravel qui nous obligent à passer par la route, rien de notable n’est à signaler. A Namur, comme nous sommes en terrain connu, nous nous permettons un détour pour passer sur l’enjambée, la nouvelle passerelle piétonne qui traverse la Meuse. Les sandwichs à la mayonnaise n’ayant pas trop supporté la nuit, nous nous octroyons un restaurant ici.

Rentrer ensuite à Floreffe est une partie de rigolade : nous connaissons le trajet par cœur.

A 2km de la maison, nous passons sous le pont qui rejoint le magasin où nous faisons nos courses. Capucine me fait remarquer que lors de notre première sortie à vélo, ce pont était notre objectif, et que le trajet lui avait semblé interminable et difficile… Quels progrès nous avons tous faits !

Au final : 92,34km parcourus pour seulement 242m de dénivelée. Deux jours en extérieur, du vent dans les cheveux, 20 gouttes de pluie appréciées et des souvenirs plein la tête : nous avons tous les trois adoré vivre cette micro-aventure. L’étape suivante est de tenter l’autonomie et de partir avec notre tente… Il faut que j’achète une remorque.

J’ai déjà des tas d’idées :)

22 juin 2020

le vélo

Mon meilleur pote, un jour, m’a embarqué dans un petit tour cycliste. Un autre ami m’a fourni un vtc. J’ai galéré, j’ai sué sang et eau, mais j’ai énormément aimé cette expérience.

Sauf que je n’avais pas de vélo à moi.

Ma maman m’a prêté le sien qui rouillait dans le garage, et nous avons pris avec les enfants l’habitude d’aller faire les courses à vélo. 3 kilomètres aller-retour, j’étais contente de trouver un sport compatible avec mes enfants.

Il y a quelques mois, il a fallu acheter un nouveau vélo à mon fils qui devient grand. Son choix s’est porté sur un VTT adulte, beaucoup trop grand pour lui (mais c’était vraiment celui-là qu’il voulait) et à peine trop petit pour moi… donc pédalable sans trop de désagréments.

Et puis, dans le même temps, je suis sortie avec un gars qui faisait du vélo extrême. Il en faisait beaucoup trop, beaucoup trop fort, mais figurez-vous que ce n’est même pas pour ça que je l’ai quitté. Nous avons fait UNE sortie ensemble. Il m’a à peine attendue, a passé son temps au téléphone, a choisi un vélo single speed pour lui, au lieu d’un normal avec des vitesses, donc on n’avait nécessairement pas le même rythme, bref, j’étais beaucoup moins à l’aise avec lui qu’avec mes amis. Paradoxe. Du coup, j’avais comme une espèce de gêne à m’y mettre réellement : ça aurait dû être avec lui que j’aurais aimé apprendre à rouler, personne d’autre n’était plus indiqué, sur le papier. Mais c’était impossible de planifier quoi que ce soit avec lui. Tant pis.

Quand je l’ai quitté, j’aurais pu m’y mettre. Sauf que. Tout ce qui touche au vélo me le rappelle, et ces souvenirs sont douloureux, même encore maintenant. J’ai donc eu une période de rejet… J’estime qu’elle était normale. Mais je n’avais pas oublié mes belles sensations avec mon vélo, et mon meilleur ami est un très bon cycliste, avec lequel il est plaisant de rouler…

Pour mes 40 ans, je me suis fait offrir par ma maman un magnifique VTC, qui m’a permis de m’y remettre facilement… Tout est plus facile avec du bon matériel ! Je pense toujours à mon ex, oui, mais je crois que j’y penserai toute ma vie avec regrets, alors autant avancer et tenter de gommer des souvenirs douloureux.

Depuis ce confinement, c’est devenu mon échappatoire obligée, presque quotidienne quand les enfants étaient chez leur père. Je me suis améliorée, régulièrement, patiemment, allongeant progressivement mes sorties, augmentant la dénivelée, toute seule, confinement oblige.

Quand le coronavirus s’est calmé, et qu’on a pu revoir des gens, j’ai estimé que j’étais prête à rouler avec d'autres personnes. Jamais je n’aurais osé avant, je m’excusais tous les vingt mètres d’être aussi nulle, aussi lente, aussi lourde. Là, j’avais fait des progrès, et quelque part, j’étais fière de le montrer.

Mon pote a eu le bonheur d’être d’accord avec moi, et de m’encourager. Il m’a appris à changer un pneu, il est là pour m’aider dans mes réglages et mes questions.

J’aime le vélo. Je veux croire que ce n’est pas à cause de cet ex, que je n’essaie pas de me rapprocher de lui par ce biais, inconsciemment. Je sais qu’il a refait sa vie (encore), et si bien sûr je suis jalouse et triste, je sais qu’il faut que je tire un trait sur lui. Ça fait un an que j’essaie. Je sais que quand je le regrette, c'est en réalité sur ma petite personne que je pleure. Je veux plutôt croire que c’est une super belle façon de passer du temps seule ou avec mes amis, qui sont d'ailleurs tous meilleurs que moi - pour l’instant !  Mais attendez que j’achète mon propre VTT au lieu d’utiliser celui de mon fils, et vous allez voir ce que vous allez voir…

J’ai l’impression qu’un nouveau monde s’ouvre à moi, rempli de montées, de descentes, de paysages, de découvertes, de vent dans les cheveux, de points de vue différents.

20 juin 2019

Renoncer

Pendant tout un temps, j'ai essayé de former un couple. Il était gentil, tendre, calme. Mais il était aussi égoïste, dans le sens où il pensait d'abord à lui, et où il ne pensait à moi que si ça ne bousculait pas ses plans, plans qu'il ne modifiait pas pour moi.

J'ai pété un plomb au bout de 6 mois, en lui disant que je ne savais pas si j'allais pouvoir continuer longtemps comme ça, que j'aimerais qu'on se voie plus, qu'il m'intègre vraiment dans sa vie. Je lui ai dit qu'être avec lui était un choix, parce que je n'avais pas besoin de lui - je n'ai besoin de personne, je suis à l'aise avec moi-même et avec le célibat.

Pendant un mois, j'ai attendu une évolution.

Pendant deux mois, j'ai essayé de m'en contenter.

Entre-temps, je suis tombée sur des dossiers, et j'ai perdu confiance en lui. Comment avoir confiance en nous alors que je n'avais même plus confiance en lui ? Il n'a jamais fait le moindre effort pour regagner cette confiance perdue, en fait, il a même fait pire, j'avais l'impression de soulever un nouveau dossier à chaque fois que je le voyais.

Alors j'ai renoncé.

Etre gentil ne suffit pas. Je préfère être seule. Je mérite mieux que ça.

Cette histoire aura duré 9 mois, et j'y aurai gagné un voyage à Venise. Je n'ai pas vraiment de regrets, parce qu'il est comme ça, et je ne peux pas le changer. Ce qu'il est sera toujours incompatible avec ce que je demande. Je suis triste quand même, oui, évidemment, il était gentil, je le répète.

Mais il n'était pas pour moi.

19 février 2019

Le matin (bis)

Puce n'est jamais malade. Sauf quand elle l'est, évidemment.

Donc, Puce est malade. La grippe, probablement, c'est de saison. Alors que la moitié de l'école est au lit pour la semaine, la maitresse s'est bornée à noter "pas en forme aujourd'hui" dans son journal de classe, c'est dire si le fait est exceptionnel en soi. Alors plutôt que la sortie vélo prévue le soir, on est restés au chaud, et elle s'est couchée tôt.

Le lendemain matin, c'est difficile. Je la caline doucement.
"Tu te réveilles ma puce ?" 
 * Hochement de tête "oui" sans ouvrir l'oeil *

Je lui pose la main sur le front. Elle est fraiche.
"Ca va mieux ce matin ?"
* Hochement de tête "oui" l'oeil résolument fermé *

"On va à l'école alors ?"
* Hochement de tête "oui", toujours sans bouger un autre muscle * (mes enfants sont formidables, vous êtes jaloux, hein ?)

"Et puis aujourd'hui tu pourras mettre sur ton front un Bindi que ma copine t'a donné ce week-end si tu veux."
* Elle se lève d'un bond *
" OH OUI ! Et je dirai rien à mes copines pour voir si elles remarquent ! Trop bien ! Je mets une belle robe alors maman ?"

Hé oui, la manipulation parentale, ça marche aussi dans ce sens-là.

 

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7 février 2019

Un matin, tous les matins.

Tous les matins, Demi-belge rentre dans ma chambre à 7h00, en s'excusant platement s'il est un peu en retard, parfois, parce qu'il était plongé dans sa bande dessinée. Ma radio fonctionne déjà depuis un quart d'heure, mais j'attends ce doux réveil avec délices. Il est encore en pyjama et se couche sous les couvertures avec moi, se love contre moi, pour ce câlin matinal que je n'échangerais pour rien au monde. On se murmure des mots doux, on écoute la radio, on commente nos rêves, on parle de la journée à venir.

Vers 7h10 en général, il décide que ça suffit, et qu'il est temps de se lever. C'est toujours lui qui donne le top départ, jamais moi. Il redescend s'habiller et se brosser les dents.

Ce matin, il est remonté à 7h15. "Tu t'es rendormie !" avec un petit ton accusateur et le poing sur la hanche. Je me marre, me cache la tête sous la couverture, prise en faute, et je finis par me lever. Il repart en rigolant aussi.

Je m'habille, et je répète le scénario avec Puce : c'est à mon tour de me coucher à côté d'elle pour la réveiller en douceur. Quand elle a ouvert un demi-oeil, je la laisse émerger complètement et je vais me brosser les dents. Elle a toujours du mal à sortir du lit, je la laisse profiter le plus longtemps possible...

Entre 7h30 et 7h40 on arrive à être prêts, habillés, brossàdentés, coiffés.

Nous descendons tous ensemble pour le petit déjeuner, quoique non, depuis quelques temps Demi-belge nous attend parfois au salon en finissant sa BD... Il grandit... Avant, on aurait dit qu'il avait peur de descendre tout seul...

Pendant qu'ils avalent leurs corn-flakes, je prépare leurs tartines et il choisissent en direct ce qu'ils veulent manger le midi. Quand je suis d'humeur généreuse, je rajoute des bonbons. Ils lisent les blagues des yaourts en tube avant que je les mette dans leur sac. Ils ne vont à la cantine qu'un jour par semaine, le mardi. Le reste du temps, c'est "repas froid", à la mode belge.

Quelles qu'aient pu être les variations dans ces matinées si bien rodées, quand on sort de la maison, les cloches du village sonnent 8h00. On ne s'explique pas bien comment on fait, mais c'est toujours comme ça.

Je les accompagne dans la petite montée en face de chez nous, et je les laisse ensuite continuer le chemin tous seuls, pendant que je récupère ma voiture et mon travail.

Voilà le canevas de nos matins. Orion s'est greffée avec bonheur aux câlins matinaux, et on peut dire qu'elle aide au réveil de Puce, tandis qu'elle nuit à son habillage... En effet, c'est tellement plus sympa de caresser le chat que d'enfiler un pantalon !

Et puis, certains matins sont plus gais que d'autres, avec de bonnes surprises...  Comme hier, où Puce est sortie de sa chambre en même temps que je descendais l'escalier (le fait qu'elle se soit levée toute seule est en soi exceptionnel, mais en plus elle s'était habillée !), et que nous avons éclaté de rire en nous regardant: nous avions choisi exactement les mêmes vêtements !

29 janvier 2019

Doudou lapin

Cela fait plusieurs mois que Doudou Lapin disparait mystérieusement (et stratégiquement) trois minutes avant d'aller dormir.

Etant donné que cette peluche est nécessaire au bien-être de ma fille chérie, toute la maisonnée entame une battue chaque soir, à 20h27. Le doudou est malin et change de cachette à chaque fois... Ce qui est curieux, c'est que c'est la propriétaire du doudou qui est la plus inquiète de nous tous, à l'idée de devoir dormir sans lui (c'est arrivé), alors qu'elle est la mieux placée pour connaitre chacun de ses mouvements... Vous voyez ce que je veux dire ?

Donc, on cherche.

Puce passe de pièce en pièce en appelant : "Doudou ? Doudou, tu es où ? ... Oui, je sais bien que tu ne peux pas m'entendre, mais Doudou, tu es où ?"

L'enfance, parfois, souvent, toujours, c'est la manipulation parentale couplée à l'innocence.
J'en redemande.

27 novembre 2018

Le cadeau de Noel

Demi-belge m'a acheté un cadeau de Noël. C'est la première fois. Je suis tellement contente !

Je n'ai pas la moindre idée de ce que ça peut être, si ce n'est qu'il est allé demander des sous à son oncle (avec promesse de remboursement) juste après que j'ai fait la remarque que ce porte-monnaie était vraiment joli, pas cher, et que le mien était en piteux état.
Aucune idée, vraiment.

Hier soir il m'annonce donc tout fier qu'il a fini ses cadeaux de Noël... Apparemment, il y a eu de la customisation... Et il voudrait me le faire deviner.

- Mais non, mon coeur, c'est censé être une surprise !
- Et avec une petite devinette de rien du tout ?
- Toujours non, j'aime bien les surprises, je n'ai pas envie de deviner !
- Bon, et si tu essaies de deviner, mais quoi que tu répondes, je ne dis pas si tu as juste ?
- Quel est l'intérêt de la devinette alors ? Non, non, mon chéri, il va falloir que tu apprennes à tenir ta langue. J'aime les surprises, je veux une surprise, et ça implique que je ne devine pas ! Ca fait aussi partie du cadeau !

Encore un mois jusqu'à Noël. Ca va être long.

28 juin 2018

Puce a 7 ans !

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Elle a atteint l’âge de raison, au sens figuré comme au sens propre.
Elle a des tendances végétariennes.
Elle passe des heures à s’inventer des histoires avec ses petits malins et sa dinette.
Elle perd son doudou stratégiquement 3 minutes avant d’aller dormir.
Elle s’imagine encore avoir deux ans et tente de m’escalader tout le temps.
Elle est magnifique avec des anglaises.
Elle recommence à mâcher la bouche ouverte (gloups)
Elle devient très résistante à la douleur.
Elle parle souvent avec une petite voix forcée de bébé, et ça m’agace.
Elle adore les câlins et les bisous.
Elle zozote un peu.
Elle chante juste.
Elle fait même partie d’une chorale.
Elle est bonne joueuse. Mais arrête vite si elle ne gagne pas.
Elle pleure quand elle est fatiguée, mais me signifie bien que ce n’est pas grave.
Elle retrouve souvent les objets que je perds.
Elle perd les siens quand même.
Elle a des résultats excellents en classe.
Elle gigote terriblement en dormant.
Elle a toujours des yeux bleus à tomber.
Elle aime les escape games.
Elle chantonne souvent en anglais yaourt.
Elle a une meilleure-amie-pour-la-vie à l’école.
Elle oublie encore régulièrement les formules de politesse.
Elle n’est jamais malade.
Elle n’a toujours pas fait la varicelle.
Elle n’a perdu à l’école qu’un gilet et une veste cette année. Et des gants.
Elle mouline tout le temps des jambes.
Elle fait des blagues.
Elle ne boude presque plus.
Elle a toujours un crayon en main à dessiner quelque chose.
Elle fait toujours les meilleurs câlins du monde.
Elle voue un culte au chocolat.
Elle préfère les nouilles sans fromage.
Elle ferait la grasse matinée tous les jours si elle pouvait.
Elle commence à lire des bandes dessinées.
Elle sait nager.
Elle apprend à lire l’heure.
Elle me donne toujours la main en marchant.
Elle aime bien que je lui choisisse ses habits le matin.
Elle goûte à tout.
Elle n’a pas d’amoureux, mais des amis.
Elle sait assortir ses vêtements.
Elle aime les puzzles.
Elle a appris à gouter à tout.
Elle a démarré une collection de matriochkas.
Elle gère ses énervements.
Elle est merveilleuse.
Bon anniversaire Puce !

7 mars 2018

Le meilleur moment

C'est quand je les récupère à l'école le lundi soir après une semaine d'absence.

Quand nos yeux se croisent et qu'ils foncent récupérer leurs cartables sans prolonger le moment avec leurs copains.
Quand le câlin du demi-belge est un peu plus appuyé que les autres jours.
Quand Pucine met sa main dans la mienne et ne la lâche plus.
Quand ils racontent toutes les choses qu'ils ont faites sans moi.
Quand je leur raconte toutes les choses que j'ai faites sans eux.
Quand on râle en riant parce qu'on aurait bien aimé les faire ensemble.
Quand on s'arrête à la boulangerie pour acheter un goûter plus sympa que d'habitude.
...

Et puis quand Puce demande :
"Quand on sera chez toi, je pourrais aller aux toilettes ?"
Quand mon coeur vole en éclats :
"Mais bien sûr ma chérie, c'est chez toi aussi tu te rappelles ?"

Quand tu sais que tout ceci est normal, mais quand c'est un peu dur quand même...

Quand on réalise qu'on est heureux malgré tout <3

 

 

24 janvier 2018

La brûlure

Cela fait plusieurs jours que Puce se plaint. Tout le temps, de tout. D'un mal de tête, d'un mal de ventre, du temps, de son frère, de l'école, des réveils, bref, vous avez compris, les sujets ne manquent pas.

Cela fait plusieurs jours également que je suis au bord de l'implosion parce qu'ils ne m'écoutent pas. Pas pour les choses importantes, non, mais pour les mille appels du quotidien "mets tes chaussures", "viens manger", etc. Ce n'est pas qu'il n'obéissent pas, c'est qu'ils diffèrent continuellement jusqu'à ce que je sois à la limite de me fâcher pour s'exécuter. C'est fatiguant. Cette fin d'hiver est décidemment difficile.

Et puis, hier, dans une stupide lubie de préparer des flans maison, je me suis brûlée. Bien salement.

(Note pour plus tard: ne JAMAIS PLUS plonger un doigt dans du caramel pour goûter. C'est atrocement chaud le sucre fondu)

Au bord des larmes de douleur, j'ai eu tous les bons réflexes, et seule l'extrémité de mon index a été défigurée. Mais évidemment, j'avais pas préparé le diner encore, et toute la dynamique de la soirée était encore à mettre en place.

Malgré les aiguilles chauffées à blanc qui irradiaient de mon doigt, j'ai pu très nettement percevoir le changement : mes enfants ont arreté toutes leurs plaintes, se sont pliés en quatre pour m'aider, ont été autonomes comme je l'aurais peu imaginé (et pourtant, ils étaient déjà forts), ont mis de côté toute leur mauvaise humeur saisonnière, tout ça entouré de moult bisous et de compassion.

Je ne le répèterai jamais assez, mes enfants sont formidables. Vraiment, définitivement.

 

PS1 : Vous vous inquiétez du flan ? Vous n'avez pas de coeur. Il était infect. *Tout ça pour ça*
PS2 : Dormir avec un doigt plongé dans un verre d'eau avec des glaçons est des plus inconfortable.
PS3 : Vous vous rendez compte que je viens d'écrire une tartine avec un index en moins ? J'ai la plus belle cloque de ma vie.
PS4 : En Belgique, on dit une cloche. Voilà.

19 décembre 2017

Juste nous trois.

J'ai toujours préservé mes enfants de mes histoires d'amour.

Quand je suis devenue célibataire, j'ai commencé à sortir. Beaucoup. Certaines histoires ont duré un petit peu plus que d'autres, mais l'immense majorité n'a pas dépassé la soirée. Aucun de ceux que j'ai pu rencontrer n'a vu mes enfants. D'ailleurs, je faisais bien attention à ne pas leur raconter ce que je faisais en leur absence, jamais.

A la longue, cependant, j'ai bien senti chez eux une sorte d'inquiétude à mon sujet. Leur père avait retrouvé quelqu'un, pourquoi pas moi ? Je me suis rendue compte qu'ils avaient besoin que je lâche du lest. Qu'être célibataire n'était pas une maladie, en quelque sorte.
Alors, pour les rassurer, je leur ai donné des bribes. Oui, j'avais des amoureux, mais aucun qui vaille le coup d'être présenté. Celui qui les rencontrera sera le bon, j'attendrai le temps qu'il faudra.

L'autre jour, Demi-belge m'a demandé si j'avais quelqu'un en ce moment. J'ai répondu non - c'est la vérité, mais je pense sincèrement que j'aurais menti s'il avait fallu. Il m'a répondu que c'était tant mieux, parce qu'on était bien mieux juste nous trois, et qu'on n'avait besoin de personne d'autre.

Il a raison. Pour l'instant.

22 novembre 2017

Bulletins

Vendredi, c'était la remise du premier bulletin de l'année.

Le tout premier de Puce, que j'attendais avec impatience... Car si Demi-Belge a ramené sans surprise un bulletin digne d'éloges, j'étais moins assurée pour la deuxième.

Je ne veux pas dire qu'elle est moins intelligente que son frère, attention. Surtout pas. Je veux dire qu'elle a moins de facilités que lui, et je sais pourtant que mon évaluation est biaisée parce que son frère en a beaucoup. Je l'imaginais - avec une pointe de déception il faut bien l'avouer - dans la moyenne, élève normale, un peu turbulente, avec une pointe de bavardage.

Quand j'ai reçu ce fameux bulletin, j'ai été agréablement surprise. Déjà, le côté marrant, c'est que les élèves se notent eux-même, pour tout ce qui est comportement. Elle s'est sous-évaluée sur quelques points, mais la maitresse n'a utilité que son crayon vert... C'est dire si j'étais déjà fière.

Le plus qui fait la différence, en Belgique, c'est que chaque bulletin est accompagné d'un rendez-vous individuel avec l'enseignant.

Je suis donc allée écouter pendant un quart d'heure la maitresse qui a qualifié ma fille d' "élève modèle", "enfant parfaite", "appliquée", "charmante", "très agréable", "première de la classe s'il fallait un classement". Voilà, voilà. Tous ces guillemets sont nécessaires, pour se rappeler que ces termes ne sont pas de moi. Moi qui avais tellement peur qu'elle ne supporte pas d'être assise toute la journée... moi qui essaie désespérement de lui apprendre DEUX CHIFFRES dans l'ordre depuis 3 semaines...

Les succès sont récoltés par d'autres, mais j'ai au moins la satisfaction de me dire que tout le boulot en amont a payé. Parce qu'on parle bien de la même petite fille qui a filé un coup de pied sur scène à sa première fête de l'école, de la même qui faisait des colères en hurlant pendant deux heures non-stop il n'y a pas si longtemps encore...

Et ce qui me rend le plus fière dans tout ça, c'est que ma colérique d'amour, celle qui refuse si souvent d'accéder au raisonnement, c'est elle qui explique aux copains que ça ne sert à rien de faire la gueule, qu'il vaut mieux s'exprimer calmement, et que la violence n'est jamais une solution. Dixit la maitresse, encore.

Je ne vais pas lui raconter l'histoire de la paille et de la poutre, l'essentiel c'est qu'elle ait compris !

 

puce2

14 novembre 2017

Moi aussi, j'ai besoin d'en parler.

Je vois pas mal de personnes – presqu’uniquement des hommes d’ailleurs – se plaindre un peu de la surenchère médiatique et des accusations de harcèlement qui pleuvent ces derniers temps, suite à l’affaire Weinstein.

Permettez-moi de ne pas être d’accord. Ce qui sort maintenant est tout simplement tout ce qui a été retenu depuis trop longtemps. C’est sûr que ça fait beaucoup en une fois, mais on rattrape des années de silence… Le sac est chargé, très chargé, il fallait bien qu’il se vide un jour.

Il ne faut pas oublier que cette culture du viol, les femmes aussi ont grandi avec.

Moi aussi j’ai grandi en souhaitant secrètement qu’un grand beau gosse me plaque contre un mur en me disant qu’il était un gentil vaurien.

Moi aussi je pensais que le viol conjugal n’existait pas. Dans un couple, tout était permis.

Moi aussi, j’ai laissé faire les sifflets, les remarques sur mes tenues, les apostrophes non sollicitées, en me disant qu’après tout, c’étaient de simples compliments, et que je n’allais pas me formaliser pour si peu.

Sauf que tout ceci encourage les hommes à penser qu’ils sont tous puissants, et que tout est permis. Beaucoup pensent encore que le « non » d’une femme n’est pas recevable, et que secrètement, elles pensent « oui ». Le pire, c’est que ce mythe est souvent entretenu par les femmes elles-mêmes.

Cette période de déballage, qui entraîne une perte de repères, est à mon sens totalement nécessaire pour que les gens, hommes comme femmes, se rendent compte de l’ampleur de la situation. Il faut absolument qu’on prenne conscience de nos comportements, qu’on se rende compte de leur portée, qu’on corrige le tir.

Nous vivons en ce moment une date clé, importante, qui va ENFIN normaliser les rapports hommes-femmes.

Que des jeunes types en voiture sifflent des scoutes de 12 ans sur un trottoir, ce n’est PAS NORMAL. Ce n’est PAS RESPECTEUX. Ce n’est pas de la drague, c’est du harcèlement.
C’est arrivé sous mes yeux hier.

Vivement que les enfants que nous élevons aujourd’hui grandissent…

9 novembre 2017

L'écriture inclusive

Je pense que tout un chacun a entendu parler de cette nouvelle façon d’écrire, qui tente d’introduire une certaine parité dans notre langue écrite, dominée par le masculin. En effet, depuis l’enfance, on entend « le masculin l’emporte » ; comment donc dans ce cas accéder à une éducation donnant les mêmes chances aux filles comme aux garçons ?

Pour résumer, il s’agit ici d’associer les deux genres quand, justement, le masculin est censé l’emporter. Par exemple : « Nous avons été ému.e.s », en lieu et place de « nous avons été émus » ou encore « les agriculteur.trice.s ».

Franchement, je ne trouve pas ça si mal, mais il faut reconnaitre que c’est difficile à lire, et que ce n’est absolument pas applicable à l’oral. De plus, il va toujours rester le problème de la préséance, pourquoi pas « agricultrice.teur » ? Je trouve que notre langue française est bien mal adaptée à cet exercice, et quoique féministe, j’y suis pourtant attachée. Un jour, peut-être, nous parlerons tous anglais ou un mélange de toutes nos langues, et ces problèmes ne se poseront plus. En attendant, il faut faire avec ce que l’on a, et faire évoluer la langue – même imparfaitement – est nécessaire.

Evoluons, donc. Mais on pourrait pousser la réflexion plus loin.

Pour évoluer, il faut toujours prendre exemple du passé. Je viens d’apprendre que les langues anciennes ne privilégiaient pas le masculin à tous les coups, qu’il y avait une ‘règle de proximité’ en latin : l’adjectif s’accordait avec le nom le plus proche. Que voilà une belle nouvelle, on pourrait améliorer notre grammaire sans faire hurler les conservateurs… Cependant, je ne suis toujours pas satisfaite…

Pourquoi ne pas accepter nos différences plutôt que de ramener tout le monde au même niveau ? Les hommes et les femmes sont différents, je répète à l'envi que si les mecs pouvaient se charger d'accoucher, je leur aurais laissé ma place avec bonheur.

Je prends comme exemple un livre de Barjavel, auteur misogyne de son époque, que j’ai pourtant adoré étant jeune. Dans la Nuit des Temps, il décrit une société dans laquelle les hommes et les femmes ne parlent pas la même langue, et se comprennent néanmoins, chacun étant bilingue. Et pourquoi pas ?

Si les femmes appliquaient un « féminin l’emporte », tandis que les hommes conserveraient leur masculin ? Notre langue n’aurait pas à s’adapter à une nouvelle façon d’écrire, et chacun pourrait écrire ou parler comme bon lui semblerait, au féminin ou au masculin, selon ses affinités.

Si entre deux transitions orthographiques, il est permis de faire cohabiter nénufar et nénuphar, pourquoi ne pas autoriser la cohabitation définitive du féminin et du masculin en fonction de la personne qui s’exprime ?

Franchement, ce serait simple, et pas si mal.

J’essaie dès aujourd’hui.

10 octobre 2017

La bogossitude

Demi-belge a 10 ans.

Il semble que l'ajout d'une dizaine ait initié un changement dans ce petit corps d'enfant... Il devient un ado (au secours !)

Il a décidé de se laisser pousser les cheveux, pour être plus beau. Au bout de quelques semaines, les couettes au-dessus des oreilles et le mulet à la McGyver n'ont pas fait défaut. Alors, dimanche, j'ai pris des ciseaux pour éclaircir un peu, tout en laissant de la longueur.

Sans me vanter - bon, faut pas regarder de trop près non plus - ma coupe de cheveux est une réussite totale : mon petit garçon est devenu un beau gosse. Il s'est trouvé une brosse qu'il passe à l'eau pour aplatir ses épis.

Le temps passé devant la glace augmente tous les matins...

Quand il est fier de lui, il vient se faire admirer par sa soeur...

Et moi, en dedans, je me marre :)

2 octobre 2017

Le surréalisme à la belge

Vendredi, le Belge m'a téléphoné. Comme à chaque fois, j'ai décroché avec un soupçon d'angoisse, cette réaction va mettre des années à s'en aller je pense.

Il avait une demande pour Demi-belge à propos du judo, on en a profité pour passer en revue les mille petits détails du quotidien des enfants. La conversation a duré un petit quart d'heure. C'était fluide, presque amical. A un moment, j'ai même ri. Nous avons trouvé des accords sur tous les sujets.

Plus de deux ans. Il nous aura fallu plus de deux ans pour en arriver là. Je suis tellement contente que maintenant que les problèmes financiers sont soldés, il ne reste plus que le bien-être des enfants entre nous. Le pas est franchi : avant, il nous fallait communiquer par mail pour résoudre les problèmes, maintenant, on peut prendre son téléphone pour en discuter. Quel soulagement... Je me rends compte de la chance que j'ai dans ce divorce; les histoires que je peux entendre dans mon entourage sont si terribles, si incompréhensibles...

Même au coeur de nos différends, nous avons toujours su préserver les enfants. Ils n'ont jamais été les témoins de nos dissentions, jamais été impliqués. Je ne l'ai jamais fait, et je vois bien que lui non plus.

Il faut au moins lui rendre ça : il aura été un mari pitoyable, mais c'est un bon père. J'ai eu raison de rester en Belgique.

Et je suis infiniment mieux sans lui.

17 juillet 2017

3 semaines

Une fête, deux anniversaires, un festival. Et quelques autres imprévus j'espère. Des bandes dessinées à descendre. Un arbre à dessiner puis à peindre dans mon escalier. Du sport auquel me remettre. Voilà le programme pour ces trois prochaines semaines. C'est beaucoup. Et pourtant, c'est tellement peu, pour meubler ces trois semaines de silence dans lesquelles aucun "Mammmaaaaaannnn" ne retentira.

Quelle idée d'avoir autant de minutes à moi, moi qui en ai tant manqué ces deux dernières semaines ?
Pourquoi regretter d'avoir une maison pour moi toute seule quand on a passé les 15 derniers jours entassés ?

Allez, déjà un jour. Plus que 20.

13 juin 2017

Sortie d'école.

- Maman, tu ne dois pas venir me chercher à l'école demain.
- Je sais ma douce, c'est Papa qui doit venir.
- Non, Papa non plus il ne doit pas venir, personne.
- Comment ça ?
- C'est le papy de Laure qui viendra me chercher, je joue un petit peu avec elle, et APRES Papa viendra me chercher.
- Je ne suis pas au courant de ça. Il est au courant ton père ?
- Beeeeenn, pas encore. On a décidé ça avec Laure aujourd'hui à la récréation.
- Donc, ses parents ne sont pas au courant non plus ?
- Beeeeeeeeeeeennnnn, je ne crois pas, non.

Mon Dieu. 6 ans dans une semaine. Ca commence déjà.

6 juin 2017

Demi-belge a cassé la tablette

C'est un accident. La tablette lui a glissé des mains et est retombée - bien mal - sur le pied du lampadaire.

Ma famille est là pour la brocante de mon bled, nous sommes tous dans le salon, et le silence qui suit le bruit de la chute est total. Je me relève de mon canapé : "qu'est ce qui s'est passé ?"

Demi-belge ramasse la tablette, la regarde, me regarde, grimace, reregarde la tablette.

"Je suis désolé !" Juste avant de se répandre en larmes. "Je suis désoléééééhhééééé, je l'ai pas fait exprèèèès"

Le temps qu'un "encore heureux" m'échappe, j'ai plusieurs sentiments qui essaient de s'exprimer.
La colère : il a fait une bêtise.
Le soulagement : il n'a rien.
La tristesse : cette tablette était mon cadeau de Noël.
Le fatalisme : c'est un accident.
Le rationnalisme : boarf, c'est lui qui s'en servait le plus et c'est lui qui ne pourra plus jouer à Clash of Clans.
La fierté : il s'est excusé tout de suite.
L'éducation en marche : quelle punition est adaptée pour ça ?
L'exposition : tout le monde me regarde, ma mère, mon frère, ma fille et, évidemment, mon fils en larmes. Faut réagir. Je dois réagir. C'est mon rôle, ma position.

Comment ?

Décision : "Ben tant pis. Tu as fais une bêtise, je vais pas te dire que c'est pas grave parce que ça vaut cher, mais c'est toi qui es le plus puni dans cette histoire. Tu veux un câlin pour te calmer ?"

Quelques minutes de câlin plus tard, je lui propose de s'isoler dans sa chambre, parce que les hoquets de pleurs ne se calment pas.
Il redescend quelques temps après, tout rouge, et vient d'assoir près de moi.

"J'aurais préféré avoir une fessée, parce que j'ai fait une bêtise."
"Mais pourquoi ? C'était un accident !"
"Je sais pas. Je l'aurais mérité je pense."

Cette remarque m'interpelle. J'essaie d'en trouver l'origine. Je ne me rappelle même pas quand je lui ai mis une fessée pour la dernière fois, il ne fait globalement pas de bêtises. Il s'auto régule de toutes façons. Après mûre réflexion, je pense avoir trouvé.

Il n'y a dans cette histoire qu'un seul coupable : lui. Si je l'avais puni, il aurait pu m'en vouloir, et détourner ainsi son attention ou son ressentiment sur moi. Comme je n'ai rien fait que consoler son chagrin, il se retrouve tout seul face à ses actions. Et c'est pas facile. Mais c'est plus pédagogique.

Comme quoi, des fois, ne rien faire est préférable. Enfin, de mon point de vue.

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