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Nobody expects the Spanish inquisition
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31 janvier 2011

La gestion de l'après

Après un passage aux toilettes particulièrement... odorant et liquide, je balance à mon demi-belge, 3 ans : - Ben ça y est, c'est officiel, tu es malade ! - Ha... Ca veut dire que moi je vais mourir ? J'ai éclaté de rire avant de me rendre compte des implications de cette remarque. Il va falloir du temps. Expliquer que la maladie de GrandPa était spéciale. Qu'en général les maladies ne sont pas graves. Je ne regrette pas de lui avoir dit la vérité. Je n'aime pas mentir à mon fils, et je pense qu'il est assez grand pour comprendre, sinon compatir. Il voit bien que je suis triste, et il faut bien que je lui explique pourquoi, et surtout que ce n'est pas de sa faute. Je dois juste m'attendre à d'autres questions comme "il est où ?", à des moments où je ne m'y attend pas, et qui feront mal, forcément.
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19 janvier 2011

Papa

Le plus fort, c'est mon père.

J'ai coutume de dire que j'ai eu un père « à l'ancienne ». C'est à dire qu'il était la figure paternelle un peu lointaine, qui ne s'occupait jamais de nous faire à manger, ne vérifiait jamais nos devoirs, qui rentrait tard du travail, et SURTOUT qu'il fallait laisser dormir le matin.

Quand j'étais petite, je lui avais fait un dessin. Je le représentais tel qu’il était dans ma tête de petite fille : assis dans un canapé, avec ses lunettes et ses moustaches, devant la télé allumée.

Sa façon de s’occuper de nous, c’était de nous faire hurler de rire à chaque repas, en racontant des bêtises sans s'arrêter, en faisant voler des petits pois à travers la cuisine et en mettant sa serviette sur la tête et ses lunettes par dessus.

Le plus fort c'est mon père, c'était le seul gars au monde à être capable de raconter une blague, puis d'éclater de rire ensuite en disant « tiens, je la connaissais pas ! ». Seul lui était capable de se demander pendant 5 minutes pourquoi le phylloxera avait bien pu décimer les ignobles français...

Le plus fort c'est mon père, parce quand j'étais en classe de première, il a retrouvé sans aide la formule du déterminant pour calculer les solutions d'un polynôme du second degré. Et en regardant mon cours, il a commenté « ha ben tu commences à faire des trucs intéressants ».

Le plus fort c'est mon père, parce que pour mes 16 ans, il m'a versé d'office un verre de vin à table en me disant « t'as l'âge maintenant, faut connaître les bonnes choses ».

Le plus fort c'est mon père, même s'il était incapable de cuisiner un truc. Quand Amaia est née, il a bien fallu qu'il s'occupe de Blombo et moi : il a raté knackis. Il a traversé la vie avec une décontraction formidable et était de ceux qui ne connaissent pas le prix d’une baguette. Heureusement qu'il t'avait Maman, je ne sais pas ce qu'il aurait fait sans toi.

Le plus fort c'est mon père, parce que grâce à lui, je connais les règles de tous les sports. Même le curling. Même la natation synchronisée. Oui, même l'homme le plus fort du monde. Sauf celles du base ball. Ça l'a toujours tracassé, ça, de ne pas comprendre le base ball.

Le plus fort c'est mon père parce qu'il était fier de nous, ses enfants. Cet été, au détour d'une conversation, il m'a confié qu'il nous avait bien réussis. Que ça avait valu le coup de nous pousser à donner le meilleur de nous.

Voilà l'image que je veux garder de toi papa. L'image d'un gars qui riait beaucoup, qui aimait les bons vins rouges et qui nous aimait nous.

Le plus fort, c'était toi.

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