La jalousie : un mythe ?
Par Maritxu
Depuis que la Pucine est née, j’ai l’impression que la question qui revient le plus souvent c’est : « le grand frère est-il jaloux ? » Dès que je réponds que non, ce n’est pas le cas du tout, l’immense majorité des gens me répondent « ha ben chez moi non plus, on n’a pas eu de problème ».
Question : la jalousie entre frères et sœurs est-elle un mythe ? Vraiment rares sont les gens que je connais qui ont eu le problème.
Je lisais récemment sur l’excellent blog de Mme Sololine sa méthode pour que tout se passE bien à l'arrivée d'un enfant. Je n’ai pas DU TOUT fait la même chose. Parfois même franchement le contraire. Et tout se passe pourtant très bien des deux côtés. J’en déduis donc qu’il n’y a pas de méthode miracle, et qu’il faut, encore une fois, faire à sa sauce sans écouter les autres.
Nous on l’a dit au Demi-Belge dès que ça a commencé à se voir. Faut qu’on était contents comme tout, puisqu’on avait raté la précédente. C’est aussi pour ça qu’on a attendus d’être bien surs pour l’annoncer.
Par contre, on l’a entouré de beaucoup de précautions : c’est dans très longtemps, t’inquiète pas, on a le temps, tu seras presque en vacances, etc.
Quand j’ai commencé à devenir baleine, il m’a appelé sa maman-ballon, c’était adorable. Là on a commencé à nuancer l’arrivée du bébé : tu ne pourras pas jouer tout de suite avec, ça ne sait rien faire un bébé, ça pleure beaucoup, elle dormira avec nous pour ne pas te réveiller la nuit, etc, encore une fois. En gros, on a bien insisté sur les points négatifs pour ne pas qu’il soit surpris à l’arrivée. Ensuite seulement on lui parlait du positif : elle fera des sourires, elle sera en admiration devant toi, son grand frère, tu pourras la faire rire, lui donner le biberon… on a fait gaffe à ne pas en parler trop non plus, pour ne pas l’étouffer avec. Il fallait que nous continuions à vivre pour lui aussi, et pas juste pour le bébé à venir.
Puis, à la naissance, on l’a réveillé la nuit pour lui annoncer notre départ à l’hôpital. Etant donné que j’ai accouché à 5h23, mon Belge est retourné à la maison pour aller le chercher avant son départ à l’école, et c’est tout excité qu’il est venu découvrir sa petite sœur. Je l’ai d’entrée pris dans mes bras, dans mon lit, avec la Pucine. Il était vraiment associé à la naissance, impliqué. Il répétait « c’est MA p’tite sœur, je suis un grand frère ». Il est revenu tous les jours, mais jamais très longtemps, pour ne pas qu’il s’ennuie. Ma mère a été une baby-sitter formidable tout au long de mon congé maternité.
Nous n’avons pas transformé l’arrivée de la Pucine à la maison en grand’messe. Mon Belge est venu me chercher tout seul, et je suis ensuite allée chercher le demi-belge à l’école avec la Puce, pour la présenter à toute sa classe. Il était fier comme un pou.
Au jour le jour, ensuite, tout s’est fait naturellement. Nous avons fait attention à lui porter autant d’attention qu’avant. Nous nous réservons des moments entre nous. Je le laisse faire beaucoup de choses avec sa sœur, il faut bien qu’elle aussi apprenne à vivre avec un grand frère.
Bref, beaucoup d’intuition, la vérité sans fioritures, et ne pas en faire une affaire d’état, je pense bien qu’on peut tout résumer dans ces trois points.
En plus, comme la Pucine est une enfant particulièrement facile et qui pleure très peu, l’intégration a été d’une facilité presque confondante. En gros, ils s’adorent. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, alors je profite.
La semaine dernière, j’ai quand même posé la question à mon Demi-Belge : « Tu trouves qu’on aime plus la Pucine que toi ? » Il m’a regardé d’un air effaré « ben non ! » « et tu trouves qu’on t’aime plus que la Pucine ? » « Ben non, c’est pas possible ça, c’est pareil nous deux ! » Le tout sans une hésitation.
J’ai comme l’impression d’avoir gagné le prix de la meilleure mère.
Sauf que la mienne est mieux, je sais.